Juste après avoir peins ma dernière toile, je jette à nouveau mes tentacules d'inspirations. Ma sensibilité devient plus exacerbée. Je deviens une sorte d'araignée dans le sens où elle jette aux quatre coins ses filaments. Je tissé petit à petit ma toile ; encore une !
Une toile où se mêlent des bouts d'images de toutes sortes ; des détails de tableaux de peintres célèbres, des images de cinéma, des images de mes souvenirs, aussi bien comme des idées de philosophie, etc... Ce maëlstrom va capter, capturer une idée, un modèle à peindre. Cette idée, mûrit en moi quelques jours, voir quelques semaines, avant de devenir à son tour un modèle à peindre. Seulement c'est pas si simple. Il y a en moi, le modèle; cette idée qui me tourmente, me torture, me presse à sortir, à s'ejecter sur la toile... avec laquelle je me bats... Et puis il y a la copie. Cette image plus où moins claire, qui n'attend que sa réalisation concrète, par ma peinture. Mais moi, je dois faire en sorte que la copie ne ressemble plus au modèle, mais devient en elle-même un autre modèle: Un Percept selon Gilles Deleuze. C'est simple de le dire comme ça, mais c'est une lutte avec l'ombre permanente. Je dois m'éloigner de toutes mes forces, de ce cliché ,qui est pour moi la première idée, le soit disant modèle.. quoi ! Je dois lui trouver une originalité; son originalité comme Percept à part entière. C'est la remise en question à chaque minute... une obsession, une torture permanente. Une idée fixe qui n'en est pas une ! C'est un travail difficile, voir douloureux, ...qui dure jusqu'à la dernière minute, juste avant de commencer à peindre.
Mais dès que je saute dans mon diagramme de peinture, je deviens Autre...un autre. Quelques chose s'empare de moi... je deviens léger, comme en transe... c'est un autre univers ! Mes gestes ne sont plus les mêmes qu'il y a de celà une minute... Je ne suis plus moi-même,... je ne sais plus,... Je deviens peut être bien ce primitif de Hab le hibou, entrain d'appliquer la peinture... C'est une autre expérience dont je ne peux pas décrire les transformations,... mais je ne peux que sentir, vivre son état.